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Au Japon, où il est pourtant l'élément de base de la cuisine, le riz perd de sa popularité. En quatre décennies, sa consommation a chuté de 50%. Pour assurer l'auto-suffisance alimentaire du pays, le gouvernement japonais fait depuis peu la promotion de cette denrée, qui servit de monnaie d'échange par le passé.
Shigeru Ishiba, le ministre de l'Agriculture, a rendu public un plan visant à augmenter la consommation de riz. Le ministre souhaite que ses concitoyens mangent annuellement 63 kilos de riz en moyenne à l'avenir, contre 61 kilos à l'heure actuelle. "Cet objectif peut être atteint si les Japonais mangent une bouchée de riz supplémentaire à chaque repas" a expliqué un responsable du ministère.
En 2008, le gouvernement a déjà investi 200 millions de yens (soit près de 1,7 millions d'euros) dans une campagne de publicité incitant à manger du riz au petit déjeuner. Des cours ont également été dispensés, afin d'apprendre aux Japonais comment faire des nouilles à base de riz et, dans les écoles, les cantines ont dû multiplier le nombre de plats à base de riz proposé aux élèves.
L'importance de cette denrée dans la culture japonaise explique l'attachement des politiques à faire remonter sa popularité aupès des jeunes générations. La volonté du Parti Libéral Démocratique - resté au pouvoir une majeure partie du temps depuis sa fondation au milieu des années 50 - de ne pas s'aliéner sa base électorale rurale, où sont situés les cultivateurs, est probablement un autre élément explicatif de ce choix.
Cette nouvelle campagne de communication se fait donc au profit des producteurs locaux, dont plus de 80% des revenus proviennent déjà indirectement de l'Etat.
Cette situation est devenue une source majeure de différends entre le Japon et l'essentiel de ses partenaires commerciaux. Les producteurs étrangers doivent payer près de huit fois le prix initial de leurs grains en taxes et droits de douanes pour les faire entrer sur le marché japonais.
Un choix culturel et politique qui a également un coût élevé pour les consommateurs, alors que le pays est touché par une crise économique. Chaque année, les Japonais consacrent 1% de leurs revenus, soit environ 500 euros par individu, à payer la différence entre le prix du riz produit au Japon et celui qu'ils pourraient obtenir en provenance des pays en développement d'Asie.
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