http://www.tokitsu.com/presentation/articles/fr/sport-dictionnaire-de-la-civilisation-japonaise/sport-au-japon-arts-martiaux-sports-japonais-education-physique-gymnastique.html
Sport
La pratique du sport telle qu'on la conçoit en Occident est introduite au Japon dans les premières années de l'ère Meiji (1868-1912), tout d'abord par des Occidentaux venus dans l'archipel, en particulier ceux qui y ont été invités en tant qu'enseignants, puis, dans un second temps, par les Japonais qui rentrent de voyage d'études en Europe ou aux Etat-Unis et y ont remarqué l'importance qu'occupe l'éducation physique dans l'enseignement. Dès 1878 est fondé, sous la tutelle du Ministère de l'Education, un « Institut de gymnastique » (Taiso-denshusho) afin d'élaborer un programme d'éducation physique adapté au système d'enseignement récemment mis en place. Cet institut va jouer un rôle déterminant dans l'implantation de la gymnastique et des sports européens mais, en raison de ses orientations exclusivement tournées vers l'Occident, il constituera un frein à l'introduction des arts martiaux traditionnels.
Le sport apparaît alors comme l'un des symboles de la modernité et constitue un luxe inaccessible à la majorité des Japonais dont le mode de vie n'a guère changé. A la veille de la modernisation du Japon, seuls les membres de la classe des guerriers s'exerçaient de façon quotidienne aux arts martiaux. Les autres classes sociales - paysans, artisans et commerçants - n'avaient guère d'autres activités sportives que leur travail et quelques jeux liés à des festivités, comme le sumo.
Directeur de l'Ecole Normale Supérieure de Tokyo de 1893 à 1920, Kano Jigoro (1860-1938) [voir arts martiaux] joue un rôle majeur dans la promotion de l'éducation physique. Fondateur, en 1882, d'une nouvelle discipline d'art martial, le judo, il préconise une méthode éducative où la formation du corps et celle de l'esprit sont étroitement liées : « l'éducation de la personne au travers de l'éducation physique ». Après avoir étudié les différents sports pratiqués en Occident, il assure le développement de la gymnastique dans le milieu scolaire, en s'attachant notamment à l'amélioration du statut des professeurs d'éducation physique. Surtout, il cherche à réaliser une synthèse entre l'esprit du sport et celui des arts martiaux japonais. En 1910, il est le premier Asiatique membre du Comité Olympique et, deux ans plus tard, il se trouve à la tête des premiers athlètes japonais qui participent aux cinquièmes Jeux Olympiques, à Stockholm. La pratique des sports se développe dès lors au Japon, surtout dans le cadre des activités scolaires et universitaires. C'est plus récemment que les entreprises ont pris conscience de son importance. Les Jeux Olympiques organisés à Tokyo en 1964 marquent le retour du pays sur la scène internationale après la guerre et suscitent un enthousiasme général pour les sports, notamment l'athlétisme.
Aujourd'hui, la plupart des disciplines pratiquées dans les pays occidentaux le sont aussi au Japon. L'accroissement de la longévité de la population a entraîné récemment un développement important des sports du troisième âge. D'après une estimation ministérielle de 1990, les plus pratiqués sont la gymnastique (35 % des Japonais la pratiquent une fois par semaine), le jogging (26 %, 36 fois par an), le base-ball (17 %, 17 fois par an), le soft-ball (18 %, 11 fois l'an) et la natation (24 %, 13 fois par an). Enfin, les arts martiaux ne recueillent que 4 % (42 fois par an).
La pratique des sports au Japon se caractérise par la façon de s'y investir, très marquée par la tradition des arts martiaux et l'importance qu'on y confère au respect scrupuleux des formes (kata).
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Le sumo (相撲) est un sport de lutte japonais. Le combat sumo se caractérise par le gabarit des lutteurs ainsi que par les nombreux rites traditionnels qui entourent les combats. Ce sport reste très populaire au Japon, même si le base-ball et le football le détrônent, notamment chez les jeunes.
Histoire
Les origines
Ukiyo-e de Kuniyoshi Utagawa
Ukiyo-e de Kuniyoshi Utagawa
Le sumo fut mentionné pour la première fois en 712 dans le Kojiki (Récit des Temps Anciens), premier livre d'écriture japonaise. Le Kojiki relate la victoire de Takemikazuchi contre Takeminakata, deux dieux anciens lors d'un combat de Sumo. C'est ainsi que le peuple mené par Takemikazuchi obtint la possession des îles japonaises et que fut fondée la famille impériale dont est issu l'actuel Empereur.
Mis à part cette légende, il semble que les combats sumo sont apparus il y a près de 1500 ans, sous forme de rituels religieux shinto: Des combats sumo ainsi que des danses et du théâtre étaient dédiés aux dieux en même temps que des prières pour obtenir de bonnes récoltes.
Période Nara
Au VIIIe siècle, les combats sumo sont introduits dans les cérémonies de la Cour Impériale. Des tournois annuels sont organisés, accompagnés de musique et de danses auxquelles participent les combattants victorieux. Les combats de l'époque, qui mélangent boxe et lutte et qui autorisent presque tous les coups, restent très éloignés des combats sumo actuels. Cependant, sous l'influence de la Cour Impériale, des règles furent progressivement formulées, des techniques furent développées et le combat sumo devint proche de ce qu'il est actuellement.
A partir de la Période Kamakura
L'établissement d'une dictature militaire à Kamakura en 1192 est suivie d'une longue période de guerres et d'instabilité. Le combat sumo est tout naturellement vu par les chefs sous l'angle militaire et est utilisé pour augmenter l'efficacité au combat des soldats.
L'unification du Japon sous le shogunat Tokugawa en 1603, est suivi d'une période de paix et de prospérité, marquée par le développement d'une classe aisée de commerçants. Des groupes de sumo professionnels sont créés pour divertir la classe bourgeoise et le combat sumo prend sa forme actuelle, en tant que sport national du Japon.
Les rikishi
Le sumo professionnel est un sport réservé aux hommes. Les lutteurs de sumo, sont appelés rikishi (力士) ou sumotori (appellation utilisée pour les débutants). Lors des combats, ils ne sont vêtus que du mawashi, une bande de tissu serrée autour de la taille et de l'entrejambe, qui constitue la seule prise solide autorisée pendant le combat. Celle-ci fait réglementairement entre 9 et 14 mètres suivant la corpulance du rikishi. Ils sont coiffés selon le style chon mage : les cheveux, lissés avec de l'huile, sont maintenus par un chignon. Un rikishi garde ses cheveux longs pendant toute sa carrière active ; son départ à la retraite est marqué par une cérémonie (danpatsu-shiki) au cours de laquelle ce chon mage est coupé. Les rikishis des divisions supérieures sont coiffées en oïcho-mage (le chignon a une forme une feuille de gingko) lorsqu'ils sont en tournoi ou en représentation.
Il n'y a pas de catégorie de poids pour les rikishi et il peut arriver que l'un des combattant ait plus du double du poids de l'autre (les poids de sumo pouvant aller de 70 à 280 kgs!). Cependant, les sumos des meilleures divisions pèsent en moyenne environ 150 kgs, poids semblant le plus à même d'assurer à la fois stabilité et souplesse.
La vie quotidienne du rikishi est très règlementée: Réveil à 5 heures du matin, entraînement, repas de midi à base de chanko nabe, sieste, repas du soir à base de chanko nabe. Les entraînements suivent un certain nombre de rituels ancestraux et les lutteurs les mieux classés se font servir par les apprentis.
Le combat
Dohyo au tournoi d'Ōsaka, 2006
Dohyo au tournoi d'Ōsaka, 2006
Avant l'affrontement, les lutteurs chassent les esprits en frappant le sol avec les pieds, après les avoir levés très haut : il s'agit du Shiko. En signe de purification, ils prennent une poignée de sel et la lancent sur le dohyo, la zone de combat délimitée par un cercle de 4,55 mètres de diamètre. Il y a également le rituel de "l'eau de force" que le rikishi boit puis recrache. Ce sont les trois gestes rituels les plus importants avant le début du combat proprement dit.
Le combat débute au signal du gyoji (l'arbitre) qui présente alors l'autre face de son éventail. Après une phase d'observation, les lutteurs doivent toucher le sol avec leurs deux mains pour accepter le combat. La confrontation physique peut alors commencer (le début du combat où les deux lutteurs se jettent littéralement l'un sur l'autre est appelé taichiai), les deux protagonistes s'élancent l'un vers l'autre, le but étant d'éjecter l'adversaire hors du cercle de combat ou de lui faire toucher le sol par une autre partie du corps que la plante des pieds. Les combattants peuvent utiliser les prises parmi les 82 autorisées. Ces "prises gagnantes" sont appelées Kimarite.
Il y a 6 tournois par an : "Hatsu Basho" (Tokyo, second dimanche de janvier ; hatsu signifie nouveau, ici nouvelle année), « Haru Basho » (Ōsaka, second dimanche de mars, haru signifie printemps), « Natsu Basho » (Tokyo, second dimanche de mai, natsu signifie été), « Nagoya Basho » (Nagoya, second dimanche de juillet), « Aki Basho » (Tokyo, second dimanche de septembre, aki signifie automne), « Kyushu Basho » (Fukuoka, second dimanche de novembre, Kyushu est l'une des 4 principales îles de l'archipel). Il y a en plus des tournois régionaux qui ne comptent pas dans le classement des lutteurs : les jungyo. Les jungyo peuvent avoir lieu à l'étranger. La France a eu la chance d'en accueillir un en 1995 à Bercy.
Le classement [modifier]
Banzuke
Banzuke
Pendant le tournoi, l'objectif du rikishi est d'obtenir plus de victoires que de défaites sur un nombre maximal de 15 combats:
S'il parvient à 8 victoires, il est désigné kachi-koshi et peut alors gagner des rangs dans le classement des lutteurs.
S'il perd plus de 8 fois dans un tournoi, il est déclaré make-koshi et peut être déclassé.
Le tableau de classement est appelé banzuke. Le banzuke reprend le classement des lutteurs mais aussi des gyoji et mêmes des yobidashi, les personnes qui déclament le nom des rikishi avant chaque combat.
Lorsque qu'un lutteur excelle au tout premier rang, la fédération peut le désigner Yokozuna (Champion suprême). Il est généralement nécessaire pour cela de remporter deux tournois à la suite et d'être jugé moralement digne d'un tel rang (les Yokozunas sont considérés comme les rikishis les plus proches des dieux, voire parfois comme des demi-dieux). Le Yokozuna - qui ouvre les journées de combat par une cérémonie spéciale - conserve son titre à vie et ne pourra régresser dans les classements. Néanmoins, si ses résultats deviennent indignes d'un Yokozuna, l'usage lui imposera de se retirer du monde du sumo. Actuellement, il y a deux Yokozuna, tous deux d'origine mongole, nommés Asashôryû et Hakuhô.
Le sumo professionnel regroupe plusieurs centaines de lutteurs. Les rikishi les mieux classés (les 70 meilleurs) sont appelés sekitori et sont payés par l'association japonaise de sumo (NSK). Ce sont les seuls qui font 15 combats par bashô, les autres n'en font que 7. Chaque rikishi lutte contre des lutteurs de sa catégorie de niveau. Le trophée que remporte le vainqueur de chaque division s'appelle yûshô. En outre d'autre prix peuvent être attribués à l'issue d'un basho dans la catégorie la plus prestigieuse nommée les maku-uchi (les 42 meilleurs lutteurs). Ce sont les kin-boshi (étoile d'or) à celui parmi les 34 moins bien classés de cette division (les maegaeshira) qui aura réussi à gagner un combat contre le (ou les) yokozuna en titre et les sanshô. Les sanshô sont trois prix qui récompensent un lutteur qui s'est démarqué des autres soit par la qualité technique avec laquelle il a gagné ses combats (gino-sho), soit par une performance remarquable tout au long du basho (shukun-sho), soit encore par son courage (kanto-sho). Tous ces prix y compris le yusho, en plus de la prime occasionnée, octroient une augmentation du traitement du rikishi jusqu'à sa retraite.
Les tournois sont diffusés à travers tout le Japon et sont suivis fièvreusement par une grande partie de la population bien que la discipline soit victime de la désaffection du public depuis quelques années.
Les rangs de la première division (Makuuchi) sont les suivants, du plus élevé au moins élevé :
* Yokozuna (actuellement deux : Asashoryu, Hakuho),
* Ôzeki (actuellement quatre : Chiyotaikai, Kaio, Kotooshu, et Kotomitsuki)
* Sekiwake (généralement deux),
* Komusubi (généralement deux),
* Maegashira (plus d'une trentaine).
Suit la deuxième division, appelée Jûryô. Les lutteurs en Makuuchi et en Jûryô sont les sekitori. Les divisions inférieures, par ordre décroissant, sont : Makushita, Sandanme, Jonidan et Jonokuchi. Ces dernières divisions regroupent plus d'une centaine de lutteurs chacune, et seuls les meilleurs parviennent à s'en extraire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sumo
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